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3 54 Les Spectacles de la Foire.
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eux leur firent un procès et de part et d'autre furent publiés à ce propos une foule de mémoires et de factums. Enfin, après bien du temps et des contestations sans nombre, le Conseil d'État régla tant bien que mal cette affaire en nommant une commission chargée de la terminer en dernier ressort. Gaillard et Dorfeuille sortirent victorieux de la lutte, et les infortunés directeurs dont ils avaient pris si indûment la place reçurent à peine une maigre indemnité. En 1791, les Variétés du Palais-Royal changèrent de nom >et s'appelèrent Théâtre-Français de la rue de Richelieu, puis plus tard Théâtre de la République. C'est actuellement la Comédie-Française.
I
Sur la requete préfentée au Roi en fon confeil par les fieurs Gaillard et Dorfeuille, locataires pour 15 années du privilège exclufif des fpectacles de l'Ambigu-Comique et des Variétés-Amufantes, contenant qu'aux termes du bail fait aux fupplians par l'Académie royale de mufique le 18 feptembre dernier, ils avoient la faculté d'entrer en jouiffancedudit privilège pour les Variétés-Amufantes dès Ie ia octobre dernier. Par une claufe de Ieur bail, il eft dit que les preneurs s'arrangeront fi Taire fe peut et fi bon leur femble, avec'les propriétaires et les créanciers des Variétés-Amufantes. Cette claufe annonçoit l'état des fieurs Maher, Hamoir et Lemercier, alors entrepreneurs de ce fpectacle. En effet fon exploitation étoit depuis quelques années entre les mains de leurs créanciers unis, auxquels la propriété des falles, habits, décorations et autres objets relatifs à ce fpectacle avoit été par eux abandonnée par différens actes et notamment par un du 16 juin 1783 aux termes duquel lefdits créanciers étoient en droit 'de, faire vendre lefdites falles et objets mobiliers compofant ledit fpectacle fans aucune exception directe ni indirecte dans le cas où ledit fpectacle cefferoit foit par infuffifance de recette, foit par force majeure. Les fupplians, n'étant affujettis par leur bail à aucun emplacement particulier, pouvoient fous l'agrément du fieur Lieutenant général de police s'établir partout ailleurs. Les créanciers des fieurs Maher et con-fors qui prévirent combien l'ufage de ce droit leur feroit préjudiciable, firent des démarches auprès des fupplians pour les engager à traiter avec eux de leurs droits, ou du moins pour obtenir d'eux qu'ils différaffent leur entrée en jouiffance jufqu'après la clôture de la foire St-Laurent; non-feulement les fupplians confentirent au délai qui leur étoit demandé, mais encore quoique convaincus que les créances qu'on leur propofoit d'acquérir excédaffent la
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